….After 3 years doing paste-up activations in city streets and in schools, Dysturb is releasing a new printed journal in order to reach a new, wider audience. ..Après 3 ans de campagnes d’affichage dans les rues et les écoles du monde entier, Dysturb lance un journal papier afin de toucher un public plus large. ….

 

….This first Dysturb journal aims at challenging the stereotypical notions of what climate change looks like in order to expand and deepen perceptions about its many implications. ..Ce premier numéro du journal Dysturb remet en question les idées reçues à l’égard du changement climatique afin d’étendre et d’approfondir les perspectives sur le sujet. ….

 

….The journal will be distributed in the street, in schools, universities and in various locations and shops for free communicated via our social media. ..Le journal est distribué gratuitement dans les rues, les écoles, les universités ainsi que dans une sélection de magasins dont la liste est partagée sur nos réseaux sociaux. ….

….If you wish to receive a copy by mail and support Dysturb, you may order the journal on our shop. All income go towards supporting our diverse activities : street guerrilla paste-up campaigns, education programming, and journal elaboration. ..Si vous souhaitez recevoir un exemplaire du journal par courrier et soutenir Dysturb, vous pouvez le commander sur notre shop en ligne. Tous les bénéfices iront à la production de nos événements: campagne d’affichage sauvage dans les rues, ateliers pédagogiques et création du prochain journal. ….

 

….FOREWORD..PREFACE….


 
 

….Dysturb means a lot of nerve, a lot of luck, and good company..Dysturb, c’est du culot, des coups de bol et des rencontres….

….Pierre, after returning from Bangui, Central Africa in 2014, felt that publishing in a magazine was not enough. The pages of periodicals are filled with tragedies that are too soon forgotten, swept away by the dizzying tides of information. With Instagram and the proliferation of self-published books and festivals, distribution of news is no longer limited to the narrow circle of printed press.

We at Dysturb are starting from scratch to show what we have seen. Pierre and Benjamin came up with this idea to share photo-essays directly in the streets. After all, the street is just another social network. What else? It’s democratic. The two photojournalists began their project in Paris, Lyon and Perpignan. Meanwhile, the other Benjamin crisscrossed Manhattan, New York with a bucket of glue, ready to transform the city into a life-size media outlet.

It’s time to think on our feet. We improvise. We are three photojournalists, but it is as if the entire profession has been elbows-deep in glue. Wherever we intervene, from Canada to Australia to Colombia, newspapers are abuzz and people stop, comment, and take care of the images we display in the streets. In Toronto, a passerby used red thread to repair a photograph by Ben Lowy that got torn.

Others have mended Sim Chi Yin’s image with masking tape, as if it were an effort to patch up the sick man in it. In Palermo, a mother explained to her four-year-old daughter the concept of war, while a graffiti artist painted a weeping sun over an image of a bombed-out Syrian city. While some may be shocked by the raw subject matter, they often understand and thank us for what we do.
..C’est Pierre qui rentre de Bangui, en Centrafrique, en 2014, et pense comme beaucoup de collègues qu’une publication dans un magazine ne suffit pas, quand leurs pages sont couvertes de drames presque aussitôt oubliés, noyés dans le flot d’une information qui donne le vertige. Avec Instagram, les livres auto-édités qui pullulent et les festivals qui foisonnent, la distribution ne se limite plus à quelques groupes de presse. Tout est à inventer pour montrer ce que l’on a vu. Avec Benjamin, ils se disent qu’ils pourraient coller des reportages directement dans la rue. C’est un réseau social, après tout. Et démocratique en plus. Ils commencent a Paris, puis Perpignan, Lyon et très vite a New York, ou l’autre Benjamin quadrille Manhattan le coffre plein de colle pour transformer la ville en média grandeur nature.

L’heure est à la débrouille. On improvise. On est trois photojournalistes, mais c’est toute la profession qui met les mains dans la colle. Ou que l’on intervienne, du Canada à l’Australie en passant par la Colombie, la presse en parle et les gens s’arrêtent, commentent, s’emparent de l’image. A Toronto, un passant rapièce avec un fil rouge la photographie de Ben Lowy qui a été déchirée par la pluie.

D’autres s’y prennent avec du gaffeur, comme s’ils rafistolaient le malade de l’image de Sim Chi Yin en même temps que la photo. A Palerme, une mère explique à sa fille de 4 ans le concept de guerre tandis qu’un graffeur peint un soleil en larmes sur une ville de Syrie dévastée par les bombes. Si certains sont choqués par la crudité des sujets, ils comprennent et nous remercient pour ce que l’on fait. ….

 

 

….Photojournalism speaks to everyone, and we continue to expand the scope of our actions. We run campaigns with the United Nations and the European Parliament, we take over museums, and brainstorm with universities. Social networks take the cue, while Dysturb leads a program of citizen education in schools. Without any go-betweens, photojournalists talk directly to their audience in the intimate setting of a classroom. We tell important stories: “Ebola is not a famous football player? No, it’s a virus that has ravaged Central Africa.” We talk about the press, which has not only lost its aura, but is beginning to lose its credibility. We post images in the schools as well, inspired by forms of “edutainment.”

We take on the roles of producers to stage events and create exhibitions. We turned into editors to foreground important topics, and we became a kind of media lab. We even tried our hand at accounting. We have taken the responsibility to manage everything, since our job is, after all, to tell stories and forge a renewed connection between audience and subject. All of this has given us a fresh boost of energy, and here we launch a new project—a newspaper, to be distributed by hand in the streets and in schools. It is something people can take home and pass on to their neighbors. With this publication we invite photographers, illustrators, and writers from all walks of life to work with us to tell today’s stories in order to inspire those who read them, watch them, and listen to them.
..Le photojournalisme parle à tous, du coup on élargit encore nos actions. On fait des campagnes avec les Nations Unies et le Parlement Européen, on entre dans les musées, on brainstorme avec des universités. Les réseaux sociaux prennent le relais, et Dysturb développe un programme d’éducation citoyenne dans les écoles. Sans intermédiaire, les photojournalistes viennent parler à leur audience dans l’intimité d’une salle de classe. On y raconte des histoires importantes – « Ebola, ce n’est pas un joueur de foot ? Non, c’est un virus qui a ravagé l’Afrique centrale » - ; on y parle de la presse qui, non contente d’avoir perdu son aura, commence à perdre sa crédibilité avec l’avènement de la post-vérité. On y colle des images, aussi, en s’inspirant d’un « edutainment » que saluent au passage les professeurs.

On s’est improvisé producteurs pour créer des événements et des expos, on s’est inventé éditeurs pour montrer des sujets importants, on est devenu une sorte de média lab. On s’est même mis à la compta. On a saisi l’opportunité de tout gérer car notre métier, au final, c’est de raconter des histoires et de recréer du lien entre l’audience et les sujets. Et parce que ça nous donne une énergie folle, nous lançons un nouveau projet – un journal, distribué de main en main dans la rue et les écoles, à ramener chez soi, à donner à son voisin ou à coller sur les murs. Un objet qui nous ressemble, et où nous invitons photographes, illustrateurs et auteurs de tous les horizons à redéfinir avec nous les histoires d’aujourd’hui pour inspirer ceux qui les lisent, les voient et les écoutent à réinventer un modèle de société. ….

 
 

….We have decided to kick off the first issue with a theme that is dear to our hearts: the environment. It is a topic that we have already worked on in the streets, in schools in France and America, and on the web, thanks to the support of the Magnum Foundation, Yale University, NYU Tisch and Instagram. We have set aside iconic images of icebergs and polar bears, and instead focused on stories about fragile communities, and offered our pages to those who are at the frontlines: journalists, victims, and people in the field. We have made choices without compromising the information. We hope to surprise you, spark your interest, and above all to inspire you to respond.

Because we strongly believe that everyone should have access to quality information, we offer our newspaper free of charge. The freedom and diversity of information does, however, come at a cost and we were able to cover it thanks to the enthusiasm of generous contributors to whom we owe our thanks.
..Pour notre premier numéro, nous avons choisi un thème qui nous est cher, celui de l’environnement – un sujet que nous avons déjà développé dans les rues et les écoles françaises et américaines comme sur le Web grâce au soutien de la Fondation Magnum, de l’université de Yale et d’Instagram. On a laissé de côté les images iconiques d’icebergs et d’ours polaires pour privilégier les histoires de communautés qui morflent, en offrant nos pages a ceux qui sont aux premières loges – les journalistes, les victimes et les gens de terrain. On a fait des choix, sans compromettre l’info. On espère vous surprendre, vous intéresser, et surtout vous voir réagir.

Et parce que nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information de qualité, nous avons voulu notre journal gratuit. La liberté et la diversité de l’information a quand même un coût - on l’a couvert grâce à l’enthousiasme de certains et nous les remercions ici encore. ….

….Happy reading,..Bonne lecture,….
 

….The Dysturb team..L’équipe Dysturb….